Depuis l’adoption de la loi « Rilhac », en 2021, le gouvernement multiplie ses attaques contre le fonctionnement de l’école basé sur un collectif de pairs sans autorité hiérarchique. Pire, il accentue les pressions sur la professionnalité enseignante, tout en renforçant l’isolement et la charge de travail des directeurs et directrices.

Un fonctionnement original qui a fait ses preuves

L’école publique française a un fonctionnement original dans le monde du travail : c’est un collectif de pairs sans “chef·fe” en son sein. Au sein de l’équipe pédagogique, le directeur ou la directrice anime, coordonne, impulse, trouve les voies de passage. Il ou elle est l’interlocuteur·rice des partenaires extérieurs (familles, mairie, associations…) et plus spécifiquement en charge des questions de sécurité.
Ce fonctionnement permet également de répondre à la grande diversité de taille d’écoles.

Ce n’est pas ce fonctionnement qui fait défaut dans l’école, mais les moyens qui lui sont alloués et les injonctions contradictoires reçues par les personnels des écoles. D’ailleurs, à chaque enquête, du ministère comme des organisations syndicales, les personnels rappellent avec constance leur attachement à l’absence de supérieur hiérarchique dans l’école.

La volonté de « piloter »

Depuis près de quarante ans, des parlementaires et des ministres reviennent régulièrement à la charge en présentant comme nécessaire l’évolution du fonctionnement de l’école, soi-disant pour gagner en « autonomie » et en « responsabilité ». C’est en fait une volonté de mettre progressivement au pas les enseignant·es. En conférant aux directions d’école une « autorité fonctionnelle », une « délégation de compétences de l’autorité académique » et en précisant que la directrice ou le directeur participe à « l’encadrement et à la bonne organisation du premier degré », la loi « Rilhac » vient accroître leurs missions et responsabilités. Leur charge de travail s’accroît autant que leur isolement.

Le ministère s’apprête à imposer un nouveau référentiel métier qui charge les directions du « pilotage pédagogique » de l’école. Des prérogatives du collectif au travers du conseil des maitres·ses leur seraient transférées. Selon le ministère, ce « pilotage » doit reposer sur les évaluations nationales standardisées, très largement contestées. Par ailleurs, les directions d’école seraient désormais chargées d’anticiper et gérer les absences des enseignant·es.

.

Je télécharge le projet de nouveau référentiel de la direction d’école :

Je télécharge l’annexe 1 sur le pilotage pédagogique

Je télécharge l’annexe 2 sur les responsabilités relatives au fonctionnement de l’école

Via ce référentiel, contesté par l’ensemble des organisations syndicales représentatives, la chaîne hiérarchique se déchargerait de ses responsabilités au dépend des personnels des écoles pour qui la pression et la charge de travail seraient toujours plus fortes dans une équipe qui perdrait tout de son fonctionnement démocratique actuel.

Dans cette école au fonctionnement bouleversé, les directeurs et directrices se trouveraient seul·es et engagé·es à agir telle une autorité hiérarchique dans un collectif dont ils et elles sont membres.

A l’opposé de ces mesures, la FSU-SNUipp porte la nécessité d’un collectif d’enseignant·es, renforcé·es dans leur professionnalité, disposant de temps pour travailler ensemble et construire la cohérence pédagogique permettant aux élèves de grandir et d’apprendre. Dans cette équipe, les directeurs et directrices ont besoin de plus de temps, d’un emploi pérenne d’aide administrative et d’un réel allègement des tâches.

Un fonctionnement de l’école et des directeurs·trices attaqués

Un fonctionnement de l’école et des directeurs·trices attaqués