L’école française est marquée depuis près de 20 ans par une aggravation des inégalités scolaires.
A cette situation, le gouvernement répond une nouvelle fois par une insistance démagogique sur les fondamentaux alors que la France est déjà le pays de l’OCDE qui y consacre la plus grande part (lire, écrire, compter, respecter autrui).
Cette part a même progressé continuellement dans les programmes depuis les années 1980 avec 38 % du temps d’enseignement élémentaire consacré au français contre 25% pour la moyenne de l’OCDE, et 21 % aux mathématiques contre 16 %.
On peut donc noter que s’il y a corrélation entre le temps consacré aux savoirs dits fondamentaux et évolution des inégalités, c’est en termes d’augmentation de ces dernières.
Resserrer encore plus les apprentissages sur les « fondamentaux » n’est pas la solution.D’autant qu’à l’intérieur du français et des mathématiques, les enfants des classes populaires sont assignés à des savoirs de bas niveaux, pendant que les élèves favorisé·es bénéficient de savoirs émancipateurs et d’une ouverture culturelle plus large. Littérature, sciences, arts... : ces disciplines stimulent les apprentissages scolaires en leur donnant du sens.La maîtrise de ces savoirs considérés comme non fondamentaux est un marqueur important de la réussite scolaire.La politique actuelle renforce les inégalités à rebours de ce qui est nécessaire pour démocratiser les savoirs.