Prétextant d’une
nécessité de réformer les dispositifs de formation en mettant l’accent
sur la formation par les pairs, ce sont les orientations du ministre
qui structurent ce plan.
Après les mathématiques, l’accent est mis ici sur le français,
renforçant le poids des fondamentaux. Les évaluations nationales
standardisées sont mises au cœur du dispositif. Les références
théoriques et didactiques, citées en fin du guide, opèrent un tri
partial dans les savoirs sur l’école.
La mise sous tutelle hiérarchique des enseignant-es comme des formateurs-trices, est affirmée.
Par ailleurs, ce plan français a des répercussions sur l’utilisation des 18 heures d’animations pédagogiques, interroge sur les modalités pratiques de mise en œuvre notamment sur le temps de vacances et sur les éventuelles incidences sur le droit à participer aux réunions d’information syndicale…
Oui, “la formation continue est
obligatoire pour chaque enseignant” (article L 912-1-2 du code de
l’éducation)
Avec ce plan, les constellations sont formées sous la responsabilité de
l’IEN. Les enseignant-es sont donc désigné-es autoritairement.
Le projet impose « d’offrir à tous les professeurs des écoles 5
jours de formation en mathématiques et 5 jours en français, tous les 6
ans ».
Néanmoins, comme dans tous domaines, des capacités de négociation
doivent pouvoir permettre de prendre en compte des situations
particulières.
Le SNUipp-FSU78 a rappelé au DASEN que le volontariat reste indispensable pour une formation de qualité.
Le DASEN précédent Monsieur Destrés
avait précisé que les visites des CPC référent ne pouvaient être
efficaces que si les enseignants étaient volontaires.
Hier pendant le CTSD, le DASEN
Monsieur Pham a rendu obligatoires ces visites.
Elles sont incluses dans le schéma de formation et d’autre part l’article 23 du Décret n°90-680 du 1 août 1990 relatif au statut particulier des PE institue : “Tout professeur des écoles bénéficie d’un accompagnement continu dans son parcours professionnel. Individuel ou collectif, cet accompagnement répond à une demande des personnels ou à une initiative de l’administration”.
Par contre, le guide “plan français” rappelle quasiment à toutes les pages que le CPC-référent est un “pair”. Il indique : “le CPC-référent français n’évalue pas le travail réalisé”, plus loin “Lorsque le CPC-référent français est en classe avec un professeur, il se positionne en « pair-expert », testant avec le professeur qui fait classe ... ; il peut co-intervenir, ou prendre en charge la leçon pour permettre à l’enseignant de la classe d’observer”. De plus, si des rapports d’étape du dispositif sont à la charge du-de la CPC référent-e, il n’y a aucune trace de rapports de visite.
La liberté pédagogique des enseignant-es reste pleine et entière. Le SNUipp-FSU 78 s’inquiète des intentions de mise en place d’un prêt à instruire.
Concernant la définition des objets
de travail : Le guide énonce que « Le choix du thème de
travail est déterminé par décision collégiale des professeurs et
s’appuie sur les besoins (des élèves, des professeurs, de
l’institution) et des attentes. »
Par ailleurs, le « Guide pour le Plan français » insiste sur
le rôle d’acteurs-trices des enseignant-es concerné-es, en indiquant
notamment « il [le Plan français] rend les professeurs pleinement
acteurs de leur formation en les associant à la définition des
thématiques et des modalités de travail. Il reconnaît ainsi leur
professionnalité, promeut leur réflexion collégiale et les
responsabilise dans la dynamique de formation », ou encore
« Le professeur, de son côté, est totalement acteur de sa
formation, au cours de laquelle il construit avec ses collègues une
expérience, des réflexions et des gestes professionnels à
partager… ».
Les collègues d’une constellation peuvent s’appuyer sur cette
dimension pour définir collectivement leurs objets de travail.
Concernant les méthodes imposées : le guide précise « Si des apports théoriques peuvent aider, ils ne sont pas dispensés a priori mais convoqués en réponse à des besoins », ce qui permet de situer ces « apports » comme des ressources, et non des obligations.
Si le volume de formation est de 5
jours (30h), la quotité de travail à temps partiel s’applique sur
l’ensemble des items des obligations réglementaires de service. Il
appartiendra donc aux IEN de définir les modalités de formation dans le
respect du temps de travail de chaque enseignant-e.
En effet, la circulaire 2014-116 stipule que le calcul du service
annuel de cent-huit heures est effectué au prorata de la quotité de
temps partiel et que les différentes activités sont proratisées à due
proportion.
Exemple : il n’est pas possible d’imposer 18h d’animation
pédagogique à un-e collègue qui en doit 9 parce qu’il-elle travaille à
½ temps.
Au regard des textes, elle est inenvisageable pour cette année scolaire , même si cette option apparaît dans le courrier de la DGESCO . En effet, le décret 2019-935 qui traite de la formation continue durant les vacances scolaires impose que la programmation de celle-ci soit présentée pour avis en CTA et annoncée au personnel en “début d’année scolaire”.
Oui, la circulaire
n° 2014-120 du 16-9-2014 reste en vigueur : “Dans le cadre de
la réorganisation des obligations réglementaires de service des
enseignants du premier degré, si les RIS ont vocation à s’imputer sur
l’enveloppe des 108 heures consacrées par les enseignants à des
activités autres que d’enseignement, il convient de concilier le souci
d’assurer la continuité de la prise en charge des élèves avec le droit
à l’information syndicale en veillant à préserver le temps consacré aux
activités pédagogiques complémentaires (APC).”
Ainsi, aucune restriction n’est apportée par cette circulaire quant aux
modalités de récupération des heures de RIS. Par conséquent, si les
constellations sont prises sur le volume de 18h d’animations
pédagogiques, alors les heures de RIS peuvent bien évidemment être
déduites sur ce temps.
Même si l’administration tente d’imposer la concomitance entre les RIS
et les animations pédagogiques, la circulaire en vigueur ne l’impose en
rien. Celle-ci indique que “les RIS ont vocation à s’imputer sur
l’enveloppe des 108 heures”.
Sur la base de la définition du verbe “imputer” : “porter une
somme comme déduction à faire sur quelque chose“, il s’agit bien de
compenser la participation à une RIS en la déduisant d’un temps
d’animation pédagogique par exemple, même ne se déroulant pas
concomitamment. De plus, la circulaire 2014-120 impose que les
RIS : “doivent être regroupées dans le cadre d’une ou plusieurs
circonscriptions d’un même département.” Ce qui est antinomique d’une
exigence de concomitance.
Le SNUipp-FSU 78 s’inquiète des pressions et surcharges de travail
liées à ces plans français et mathématiques impactant nos collègues
formateurs et formatrices, conseiller·es pédagogiques et PEMF.
Si vous subissiez des
pressions ou receviez des injonctions non réglementaires, ne restez pas
seul•es contactez-nous.